Depuis que la préparation industrielle de lu vitamine C synthétique a mis à la disposition des expérimentateurs un produit chimiquement et physiologiquement défini, cette vitamine a fait l’objet de nombreuses et fructueuses recherches.
Plusieurs travaux, publiés au cours des deux dernières années, ont révélé qu’il existe une relation entre le métabolisme de la vitamine C et certains états infectieux (Rudy ; Harris).
Le taux de la vitamine C dans l’organisme est abaissé au cours d’affections telles que la pneumonie, la rougeole, la scarlatine, la diphtérie, le typhus, la tuberculose (Schrœder; Harde, Rothstein et Ratish ; Grunke ; Otto ; Mouriquand, Sedallian et Cœur).
Plaut et v. Bulow ont constaté une diminution du taux de la Vitamine C dans le liquide céphalo-rachidien de malades impaludés : diminution qui correspond à un appauvrissement général de l’organisme en vitamine C.
Or, un certain nombre d’expériences, qui pour le moment sont encore du domaine du laboratoire, ont montré que la vitamine C joue un rôle important dans la protection de l’organisme contre certains agents infectieux ou leurs toxines. Selon que le taux de la vitamine est élevé ou abaissé, la résistance de l’organisme croit ou diminue.
Ainsi Mc Conkey et Smith ont montré que la résistance du cobaye à l’infection tuberculeuse est diminuée en présence d’une hypovitaminose C.
Ces auteurs administrent des crachats tuberculeux à des cobayes préalablement soumis à un régime exempt de vitamine C, ainsi qu’à des cobayes normaux.
Les premiers présentent par la suite une tuberculose intestinale ulcéreuse alors que les seconds sont indemnes.
Cette action protectrice de la vitamine C s’exerce également vis-à-vis de la toxine diphtérique : v. Jeney, Gagyi et Baranyai expérimentent sur 80 cobayes soumis à un régime scorbutigène. Dès le 3e jour du régime, 40 de ces animaux reçoivent journellement de l’acide ascorbique ; le 4e jour, les 80 animaux reçoivent une dose mortelle de toxine diphtérique. Ceux qui ont reçu de l’acide ascorbique se montrent beaucoup plus résistants à la toxine que les autres.
Herbrand administre à des cobayes une dose de toxine diphtérique mortelle au bout de 40 heures.
Les animaux survivent si on leur injecte ensuite toutes les 6 heures pendant 2 jours 3 centimètres cubes d’une préparation qui contient 50 milligrammes d’acide ascorbique par centimètre cube.
Jungeblut et Zwemer, encore, montrent que des doses de 0,5 à 5 milligrammes d’acide ascorbique rendent le cobaye réfractaire à la toxine diphtérique.
D’autres recherches ont révélé que la vitamine C peut influencer directement certains agents pathogènes, sur lesquels elle exerce une action inhibitrice.
Ainsi Mlle Grootten et Bezssonoff signalent que la présence d’une faible quantité d’acide ascorbique dans le bouillon de culture (80 milligrammes par litre) empêche le développement du bacille de la coqueluche.
Hanzlik et Terada montrent sur le pigeon, Harde et Philippe sur le lapin, Schwarz et Cislaghi, et Jungeblut et Zwemer sur le cobaye, que l’injection de doses mortelles de toxine diphtérique est inoffensive si on mélange préalablement la toxine à une certaine quantité d’acide ascorbique.
Dans le même ordre d’idées, Jungeblut pratique sur des singes des injections intracérébrales de virus de poliomyélite mélangé à de l’acide ascorbique. L’addition de 5 à 10 milligrammes d’acide ascorbique inactive le virus et empêche la paralysie. Au-dessous de 1 milligramme l’acide ascorbique est sans effet; au-dessus de 50 milligrammes il est toxique.
Ces notions, récentes, n’ont pas encore été consacrées par la clinique, et leurs applications thérapeutiques se bornent, semble-t-il, aux observations de Bronkhorst et de Gottlieb.
Bronkhorst signale les bons effets de la vitamine C dans la tuberculose intestinale, où son administration est rapidement suivie d’une augmentation de poids, ainsi que d’une amélioration notable de la formule sanguine et de l’état général des malades.
Gottlieb guérit, par administration quotidienne de vitamine C en injections intramusculaires de 100 milligrammes, deux enfants de 6 et 15 ans atteints de diphtérie grave, et dont l’état autorisait un mauvais pronostic.
Le rôle que joue la vitamine C dans les phénomènes infectieux, l’action inhibitrice qu’elle exerce sur des agents pathogènes dissemblables, les effets que nous en avons obtenus au cours de notre stage à la Clinique Dermatologique Universitaire de Genève, où nous l’avons systématiquement utilisée dans un grand nombre d’affections cutanées, nous ont incité à l’administrer à des malades atteints d’herpès et de zona (1).
(1) La préparation utilisée au cours de ces recherches est le Redoxon « Roche » (Laroscorbine).
Les résultats obtenus nous permettent de considérer désormais la vitamine C comme le médicament de choix de ces affections.
Obs. I. — Mlle H... S., 24 ans.
Consulte le 10 décembre 1935 pour un herpès génital datant de la veille.
Le pourtour de la vulve et les lèvres sont parsemés de vésicules à contenu séreux. L’éruption est accompagnée d’une sensation de brûlure assez vive et gêne la marche.
Aucun traitement local.
La malade prend 4 comprimés d’acide ascorbique par jour (1 comprimé = 5 centigrammes).
Le 13 décembre, l’éruption a complètement disparu.
Obs. 2. — Mme P... Georgette, 24 ans.
Présente le 10 juillet une vésicule d’herpès à la face interne de la cuisse gauche, en marge de la vulve. Aucun traitement. Par la suite apparition dans le voisinage de la première vésicule, en marge de la vulve et de l’anus, de vésicules nouvelles que la malade vient montrer le 17 juillet.
Le 17 juillet on constate à ce moment un volumineux placard d’une quinzaine de vésicules à contenu trouble. La malade se plaint d’une sensation de brûlure extrêmement vive, gênant la marche.
1re injection intraveineuse d’acide ascorbique, 0,10.
Aucun traitement local.
Le 18 juillet : grande amélioration subjective. On constate encore le reliquat de deux vésicules incomplètement desséchées. Les autres ont disparu.
2e injection d’acide ascorbique, 0,10.
Le 20 juillet : guérison complète.
Obs. 3. — Mme S... Eugénie, 40 ans.
Présente un herpès de la face latérale droite du cou. Il y a 4 ans, elle a souffert pendant 1 mois d’un herpès siégeant à la même place.
On constate actuellement un placard érythémateux, infiltré, surélevé au centre duquel sont groupées plusieurs vésicules dont la grandeur varie de celle d’un grain de blé à celle d’une lentille.
La rougeur est apparue pendant la nuit du 6 au 7 juin, accompagnée d’une sensation de brûlure plus vive à présent qu’au début. Les vésicules datent du 9 au matin.
Le 9 juin, 1re injection intraveineuse de 10 centigrammes d’acide ascorbique.
Aucun traitement local.
Le 10 juin, diminution marquée de la rougeur et de l’œdème. Les vésicules sont desséchées, sauf une qui est en bonne voie de guérison.
2e injection d’acide ascorbique, 0,10.
Le 11 juin, disparition de la rougeur, de l’œdème et de la sensation de brûlure. Plusieurs croûtelles sont tombées. Plusieurs vésicules desséchées sont encore recouvertes d’une croûtelle, une vésicule incomplètement desséchée.
3e injection intraveineuse d’acide ascorbique, 0,10.
Le 12 juin, guérison. Seule la vésicule incomplètement guérie la veille et qui est actuellement complètement desséchée, est encore recouverte d’une croûtelle.
Obs. 4. — Mlle D... Jan., 28 ans.
Consulte le 25 mars pour un herpès volumineux de la bouche. Les deux lèvres, mais particulièrement la lèvre supérieure, sont fortement œdématiées et parsemées de nombreuses vésicules, par places confluentes.
L’éruption est très douloureuse.
Le 25 mars, 1re injection intraveineuse d’acide ascorbique, 0,10.
Le 26 mars, grande amélioration. Les lèvres sont beaucoup moins enflées et moins douloureuses.
2e injection intraveineuse d’acide ascorbique.
Le 27 mars, disparition de l’œdème et de la douleur. La plupart des vésicules sont sèches.
3e injection intraveineuse d’acide ascorbique.
Le 28 mars, guérison. Il persiste encore quelques croûtelles de dimensions variables sur l’emplacement de quelques vésicules desséchées, dont la plupart ont complètement disparu.
Obs. 5. — Mlle F... Bernadette, 20 ans.
Guérie depuis une semaine environ d’un herpès de l’aile droite du nez qui avait duré une quinzaine de jours.
Le 30 juillet au matin, début d’un nouvel herpès sur la lèvre supérieure, du côté droit. Dans l’après-midi, apparition de vésicules sur l’aile droite du nez.
Le 31 juillet, on constate sur le côté droit de la lèvre supérieure qui est fortement œdématiée, un placard jaunâtre irrégulier de 1 centimètre de diamètre environ, formé de plusieurs vésicules confluentes à contenu trouble. Au milieu de la lèvre inférieure, une vésicule ouverte. Sur l’aile droite du nez, un placard érythémateux parsemé de vésicules à contenu séreux. L’aile droite du nez et l’extrémité du nez au pourtour de la narine droite sont rouges, œdématiées et très douloureuses. La douleur est moins vive à la lèvre.
1re injection intraveineuse d’acide ascorbique, 10 centigrammes.
Le 1er août, l’œdème du nez et de la lèvre a notablement diminué. La rougeur du nez a disparu. Les vésicules sont complètement sèches, sauf è la lèvre supérieure, où elles sont en voie de guérison.
2e injection d’acide ascorbique.
Le 3 août, l’éruption de l’aile du nez a disparu. On constate encore à la lèvre supérieure, sur l’emplacement de l’herpès complètement guéri, une croûte jaunâtre en partie détachée.
Obs. 6. — Enfant D... Andrée, 13 ans. Pas réglée.
Présente sur la face interne de la grande lèvre droite une ulcération de la grandeur d’une lentille, reliquat d’une grosse vésicule d’herpès datant de la veille. Deux mois auparavant la fillette a présenté à la même place une lésion analogue.
Aucun traitement focal.
3 comprimés d’acide ascorbique par jour (15 centigrammes). Cicatrisation complète en 3 jours.
Obs. 7. — Mlle P... Marguerite, 24 ans.
Herpès récidivant de la lèvre supérieure dans l’enfance. Depuis que la malade est réglée, l’herpès apparaît 4-5 jours avant le début des règles et évolue généralement en une semaine.
Les règles sont irrégulières et manquent parfois pendant 3-4 mois. Il arrive que l’herpès se manifeste au moment prévu même en leur absence.
Désireux de vérifier l’effet de l’acide ascorbique sur une lésion aussi fraîche que possible, nous prions la malade de se présenter dès les premiers symptômes d’une éruption. Elle vient à notre consultation le 26 mai 1936.
Nous constatons à ce moment un œdème marqué de la lèvre supérieure du côté gauche, sur laquelle l’herpès en voie de formation se présente comme une tache congestive rouge. Pas encore de vésiculation. Prurit. L’œdème de la lèvre a débuté la veille, dans l’après-midi.
Le 26 mai, 1re injection intraveineuse d’acide ascorbique, 0,10.
Le 27 mai, l’œdème a complètement disparu. Une rougeur à peine marquée persiste sur l’emplacement de la papule.
2e injection intraveineuse d’acide ascorbique, 0,10.
Le 28 mai, la lèvre est tout à fait normale.
Le traitement de cette malade est expérimentalement poursuivi jusqu’au 30 juin à raison de 5 injections intraveineuses d’acide ascorbique par semaine (total : 25 injections de 10 centigrammes).
Les règles attendues pour le 26 juin manquent. La malade est revue le 27 juillet. Elle n’a pas encore été réglée. L’herpès n’a pas récidivé.
Obs. 8. — Mme Z... Jeanne, 44 ans.
Herpès récidivant de la lèvre supérieure depuis 1923. Les poussées surviennent tous les 3 mois environ et durent une huitaine de jours. Depuis 3 ans, herpès récidivant aux deux fesses, le plus souvent à gauche. Les lésions sont profondes, douloureuses, les poussées plus fréquentes et durent plus longtemps : 2-3 semaines. Les dernières éruptions qui précèdent le traitement datent de novembre 1935 et janvier 1936.
Le 13 février 1936 la malade consulte pour une poussée d’herpès datant du 11 février. Elle présente sur la fesse gauche un placard érythémateux légèrement infiltré, sur lequel on voit encore le reliquat de 2 vésicules d’herpès recouvertes de croûtelles jaunâtres.
Les 3 malades atteints d’herpès récidivant demeurent en observation et feront l’objet d’une communication ultérieure.
Obs. 1. — Mlle L... Marguerite, 32 ans.
Au cours de la nuit du 7 au 8 juillet 1936, la malade est réveillée par une démangeaison du côté gauche du thorax. Elle constate à ce niveau une éruption qu’elle tamponne à l’eau de Cologne et pour laquelle elle consulte le 8 juillet.
Elle présente à ce moment sur le côté gauche du thorax un zona qui s’étend de l’aisselle au sein. L’éruption, prurigineuse, est constituée par une dizaine de petits placards érythémateux, confluents par places, et centrés d’une vésiculette.
Le 8 juillet, 1re injection intraveineuse d’acide ascorbique : 10 centigrammes.
Le 9 juillet, moins de prurit que la nuit précédente. La rougeur a presque disparu. On constate dans l’aisselle trois nouveaux éléments uniquement constitués par une vésiculette, sans rougeur. Les vésicules de la veille sont en voie de disparition.
2e injection intraveineuse d’acide ascorbique.
Le 10 juillet, l’emplacement des lésions est encore marqué par des macules légèrement pigmentées. Sur quelques-unes on constate une minuscule pellicule jaunâtre, reliquat des vésicules disparues. La malade a encore ressenti un léger prurit au niveau de l’aisselle dans l’après-midi du 9 juillet; actuellement plus rien.
3e injection intraveineuse d’acide ascorbique, 0,10.
La malade est revue le 21 juillet. On note encore à ce moment sur l’emplacement de 2-3 lésions, une macule pigmentaire à peine marquée. Aucun symptôme subjectif depuis le 9 juillet.
Obs. 2. — M. A... Oscar, 26 ans.
Consulte le 6 juillet 1935 pour un zona thoracique datant de la veille. L’éruption est constituée par 3 larges placards érythémato-vésiculeux s’étendant sur une bande légèrement oblique de la colonne à l’extrémité du sternum. Elle est peu douloureuse.
Traitement : 4 comprimés d’acide ascorbique par jour (20 centigrammes).
9 juillet. Disparition presque complète de la rougeur. Toutes les vésicules sont sèches. Le malade n’accuse plus aucun symptôme subjectif au niveau de l’éruption.
Obs. 3. — Nous avons traité le malade suivant à la Policlinique Dermatologique Universitaire de Genève. Notre maître, M. le Professeur Du Bois, a bien voulu nous autoriser à utiliser cette observation pour le présent travail. Qu’il trouve ici l’expression de notre vive gratitude.
M. G... Maurice, 25 ans.
Zona intercostal du côté droit, datant de 3 jours au moment où le malade se présente à la Policlinique Dermatologique (4 septembre 1935).
L’éruption avait été précédée de légères douleurs pendant 2-3 jours.
On constate, à deux travers de doigt au-dessous du mamelon droit, un placard érythémateux étendu parsemé de vésicules. Un peu en arrière se trouve un placard semblable, plus petit. Un troisième placard du côté droit du dos, et un quatrième dans le voisinage immédiat de la colonne. Les douleurs, qui ne sont pas très vives, sont néanmoins plus marquées qu’au début de l’éruption.
Aucun traitement local.
Quatre comprimés d’acide ascorbique par jour (20 centigrammes).
Le 6 septembre, la rougeur a presque complètement disparu. Les vésicules du dos sont en voie de dessiccation ; sur le placard thoracique quelques vésicules sont fortement augmentées de volume ; d’autres sont en voie de disparition.
Le 9 septembre, toutes les vésicules sont en voie de guérison.
Le 16 septembre, le malade, qui n’a pu revenir plus tôt à cause de son travail, se présente complètement guéri. Les douleurs ont cessé le 13 septembre. Seules persistent quelques croûtelles sur l’emplacement des vésicules disparues.
Les observations qui précèdent mettent en lumière l’action rapide — immédiate, peut-on dire — de la vitamine C dans l’herpès et dans le zona.
L’administration de cette vitamine permet d’enrayer et de guérir des poussées d’herpès même intenses dans l’espace de 2-3 jours. C’est là raccourcir notablement la durée d’une affection parfois douloureuse, toujours gênante, et dont le cycle évolutif se déroule habituellement en 8 à 15 jours. Encore ces délais sont-ils dépassés dans l’herpès génital de la femme.
Les résultats obtenus dans l’herpès récidivant et dans l’herpès non récidivant sont les mêmes. Dans les deux cas l’acide ascorbique agit sur la pousée de la même manière. Il ne nous est pas possible, en l’état actuel de nos recherches, d’apprécier l’influence qu’il peut exercer sur les récidives.
Chez deux de nos malades, des séries de 12 et de 10 injections se sont révélées insuffisantes à les prévenir (obs. 8 et 9). Chez une troisième, après 25 piqûres, un herpès cataménial récidivant ne s’est pas manifesté au moment prévu. Seulement cette malade, dysménorrhéique, n’a pas été réglée depuis fin mai, date de la dernière poussée. L’effet du traitement sur les récidives n’apparaîtra chez elle qu’au moment des prochaines règles, selon qu’elles seront accompagnées — ou non — de l’herpès habituel.
L’administration de la vitamine C dans le zona, d’autant plus efficace qu’elle est précoce, modifie profondément l’évolution clinique de cette affection.
Elle agit non seulement sur ses manifestations cutanées (érythème et vésicules), qui disparaissent avec une rapidité inaccoutumée, mais aussi sur les phénomènes douloureux qui l’accompagnent généralement.
Ainsi une de nos malades, traitée dès les premiers symptômes, n’a ressenti aucune douleur (obs. 1). Un malade mis en traitement tout au début également, mais dont l’éruption était déjà complètement constituée et qui accusait des douleurs légères, n’a plus souffert dès l’administration de la vitamine (obs. 2). Un autre malade dont l’éruption datait de 3 jours au moment de l’institution du traitement, et qui se plaignait de douleurs assez vives, a très rapidement observé leur diminution, puis leur disparition complète sous l’influence du médicament (obs. 3).
Comment peut-on s’expliquer l’action remarquable de l’acide ascorbique dans l’herpès et dans le zona?
Les recherches microbiologiques de ces dernières années ont montré que l’herpès est dû à un virus filtrant neurotrope.
Chez l’animal, quel que soit le point d’inoculation, le virus gagne les centres nerveux. Chez l’homme, on a pu le mettre en évidence dans le liquide céphalo-rachidien.
La nature infectieuse du zona est actuellement admise, bien que l’agent pathogène de cette affection se soit jusqu’à présent soustrait à toutes les recherches. Néanmoins tout porte à penser que cet agent, comme le virus de l’herpès, est filtrable, et qu’il siège dans les centres nerveux (Ravaut).
D’autre part, les travaux de Melka, et de Plaut et v. Bulow ont révélé la présence, dans les centres nerveux et le liquide céphalo-rachidien, de quantités élevées de vitamine C. Ces quantités varient avec le taux général de la vitamine C dans l’organisme et peuvent être influencées par l’administration d’acide ascorbique.
Dans ces conditions, et à la lumière des recherches rapportées au début de cet article, il semble permis de penser que la vitamine C exerce in situ, directement sur le virus de l’herpès et sur l’agent pathogène du zona, une action inhibitrice comparable à celle qu’elle exerce sur le virus de la poliomyélite et sur la toxine diphtérique.
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From Annales de Dermatologie et de Syphiligraphie — 7e Série — Tome 7 — No 9 — Septembre 1936.
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